Nouvel atelier : le carnet de croquis fait main (partie 2)
Je vous parlais dans cet article d'un atelier de fabrication de carnet de croquis avec des enfants. Mais l'intérêt de se fabriquer un carnet, c'est quand même de l'utiliser !
Voici donc quelques idées pour le remplir, toujours avec mes neveux Lùca, 10 ans, en CM2 et Tessa, 7 ans, en CE1. Aucun des deux n'avait jamais fait d'aquarelle avant, c'était une découverte totale pour eux !
Sommaire (cliquez pour accéder directement à l'activité) :
Activité 1 : on souffle !
Ce petit atelier est idéal pour explorer les couleurs et leurs mélanges, sans la "pression" de peindre, puisqu'on n'utilise presque pas de pinceau. On dépose une assez bonne quantité de couleur avec beaucoup d'eau, puis on souffle dans une paille.
On recommence avec une autre couleur, on varie la taille des taches et la direction du souffle, et on laisse les couleurs se mélanger !
On ajoute une touche finale en projetant des gouttes avec le pinceau. Amusement garanti !
Activité 2 : des nuages et de la pluie
Pour cet atelier, il faut de la gomme à dessiner (ou drawing gum). Il s'agit d'un liquide, généralement gris ou bleu, qui va durcir en séchant et ainsi permettre d'avoir les gouttes de pluie blanches en protégeant le papier de la peinture.
On commence donc par "dessiner" les gouttes de pluie avec la gomme à dessiner. Sur la photo, celle-ci est appliquée au pinceau mais je le déconseille, car la gomme va sécher dessus et coller les poils : le pinceau sera inutilisable ensuite ! On peut enduire les poils de liquide vaisselle avant d'utiliser le drawing gum (cela forme une couche de protection) mais moi je préfère une autre astuce : il suffit de retourner le pinceau et de l'utiliser à l'envers, si le bout n'est pas trop gros !
Une fois la gomme à dessiner bien sèche, on peut peindre les nuages : on mouille la feuille à l'eau claire, puis on prend du gris, du noir ou du bleu très foncé (qu'on peut mélanger à du noir pour le foncer), et on forme des nuages qui vont librement se diffuser dans l'eau. Entre les nuages, on passe simplement le pinceau clair (sans peinture) pour "lier" les différents éléments : cela créera des parties plus claires dans le ciel, tout en ayant des nuages qui s'y fondent.
Quand la peinture est bien sèche, on frotte avec le doigt le drawing gum, qui a pris une texture... de gomme ! Le papier risque de s'arracher, surtout quand il y a plus d'épaisseur, donc il faut y aller doucement quand même... Alors là, la pluie apparaît soudain, effet waow garanti !
Activité 3 : un dessin en négatif grâce au drawing gum
Le drawing gum permet de faire plein d'effets très sympas. On peut par exemple faire un véritable dessin qui ressortira en négatif. Ici, Lùca a fait un fond avec différentes couleurs juxtaposées mais fondues les unes aux autres grâce à l'eau, puis il a réparti du sel dessus pour ajouter un effet. La maison qu'il a dessinée ressort vraiment bien avec ces couleurs je trouve !
Pour la petite histoire, c'est exactement la technique que j'ai utilisée pour faire ma bouteille à la mer. A l'époque, je découvrais le drawing gum et j'étais donc en pleine exploration !
Activité 4 : des fleurs et des feuilles
Quand mes neveux ont fabriqué leur carnet de croquis, on était en automne. Lors d'une balade, on a donc pu ramasser plein de feuilles qui nous plaisaient par leur forme et leur couleur. On a aussi vu des belles fleurs dans les jardinières des voisins, qu'on a prises en photo. De retour à la maison, c'était donc atelier croquis ! On a redessiné les feuilles et les fleurs (pour les feuilles, les enfants peuvent les poser à plat pour en tracer le contour, mais il est intéressant aussi de les faire dessiner juste en regardant.), puis peint en essayant de respecter au mieux la couleur d'origine, quitte à faire des mélanges au préalable.
Lùca a souhaité peindre un rouge-gorge, nous avons donc cherché sur internet et il a choisi une photo qui lui plaisait comme modèle. Il est tout à fait possible de "croquer" à partir de photos, même si peindre à partir du réel est encore mieux ! A la maison, à l'école, et autour, il y a plein de choses à observer et dessiner : en se baladant avec son carnet de croquis, on prend l'habitude de chercher le détail qui nous attire l’œil, les couleurs qui nous inspirent, le moment qu'on a envie d'immortaliser...
Activité 5 : le prénom coloré
C'est atelier est tout simple mais très plaisant aussi pour les enfants : il s'agit d'écrire son prénom en lettres colorées. Il faut l'écrire assez gros pour qu'il prenne tout l'espace de la feuille, et en écriture cursive dans l'idéal, pour que les lettres soient attachées les unes aux autres et que les couleurs se mélangent aussi d'une lettre à l'autre. Mais bien sûr, il est tout à fait possible de faire écrire les lettres en bâtons et de mélanger les couleurs à l'intérieur de chaque lettre.
Le principe est donc simple : avec le pinceau, on suit le contour des lettres en changeant régulièrement de couleur, et en veillant à ce que la peinture appliquée soit assez humide, pour que les couleurs se mêlent les unes autres. Des gouttes et des projections viennent remplir l'espace de la feuille resté blanc, pour un ensemble festif et coloré !
On peut aussi écrire d'autres mots, en particulier dans une classe où chacun peint un mot, plusieurs mots ou une partie de mot afin de reconstituer une phrase, un message... Le résultat est super sympa avec une photo ou chacun tient sa feuille, ou mieux, un montage vidéo !
Activité 6 : étoiles et galaxies
Comme pour la pluie, le drawing gum est notre allié pour réaliser de belles étoiles brillantes. Il faut remplir sa feuille de petits points, en variant la taille et la disposition : rapprochées, plus espacées, toutes petites ou plus grosses...
Pour la galaxie en elle-même, on peut varier les plaisirs et faire jouer son imagination ! Prendre sa feuille dans le sens horizontal ou vertical n'aura pas le même rendu... On peut jouer sur la forme (spirale, ovale, en travers ou dans le même sens que la feuille) et bien sûr les couleurs ! Il faut bien travailler dans le mouillé, mais ne pas hésiter à rajouter de la couleurs pour que celles-ci ressortent bien. Quand la peinture est sèche ou en train de sécher, remettre de la couleur permet d'avoir plus de contraste, et donc plus de profondeur.
Pour des étoiles bien brillantes, avec le pinceau propre et humide (mais pas imbibé d'eau), on passe par-dessus certaines étoiles de façon à les recouvrir avec le pinceau : cela va retirer de la couleur tout autour. Il faut systématiquement tapoter le pinceau sur un chiffon pour enlever la peinture et recommencer jusqu'à avoir créé une sorte de halo autour de l'étoile. Si besoin, on réhumidifie légèrement le pinceau de temps en temps.
Attention, cette étape se fait quand le drawing gum est encore en place !
Là encore, quand on frotte la gomme et que les étoiles apparaissent... c'est WAOW !!!
Activité 7 : coucher de soleil
Tessa a eu envie de peindre un coucher de soleil sur la mer. Ce dessin se fait en 3 étapes : le soleil d'abord, puis le ciel, puis la mer. Chaque élément précédent doit être suffisamment sec pour éviter les bavures non souhaitées ! Faire la mer en dernier permet de reprendre les couleurs du ciel pour les faire refléter dedans. Mais une fois terminée, on peut revenir sur le ciel pour y ajouter des nuages qui ressortiront en contraste. Et rien n'empêche de revenir aussi ensuite sur la mer pour ajouter des vagues sans que celles-ci se mélangent. On obtient ainsi différentes "textures" et du relief.
Activité 8 : des nuanciers de différentes sortes
Mes neveux ont été très intrigués par les nuanciers que je leur ai montrés. Comme leurs parents leur ont acheté une palette d'aquarelle après ma première venue en octobre, lors de notre deuxième session d'ateliers peinture en février, ils ont eu envie de faire le nuancier de leur propre palette !
En effet, c'est très utile de connaître sa palette, on gagne du temps quand on peint ensuite. La base du nuancier, c'est de simplement peindre une bande avec chacune des couleurs pour voir exactement son rendu sur une feuille. On prend les couleurs dans l'ordre de la palette pour pouvoir se repérer plus facilement quand on s'y réfère plus tard. Parfois, sur la palette, il n'est pas toujours évident de bien différencier certaines couleurs, surtout lorsque celles-ci sont un peu sombres : un bleu sombre peut se rapprocher d'un violet, d'un gris ou même d'un noir. Avec le nuancier, pas de problème pour retrouver exactement la couleur qu'on souhaite !
Et pour voir les différentes nuances possibles avec une même couleur, on commence sa bande avec peu d'eau, puis on dilue de plus en plus jusqu'à obtenir une nuance très claire en fin de bande.
Lùca a choisi de perfectionner son nuancier en y ajoutant le nom et les références de chaque couleur en-dessous. Tessa, elle, s'est contentée des bandes de couleurs dégradées. C'est l'avantage de ce nuancier, qui peut s'adapter au niveau et à l'âge des enfants !
Très motivé, Lùca a aussi souhaité faire celui, plus complexe, qui mélange les couleurs. Pour cela, je lui ai préparé les cases à remplir : il faut un nombre de cases qui correspond au nombre de couleurs en bas, et le même nombre + 1 en colonne sur le côté gauche. Puis on trace des cases en escalier en commençant par la 2ème ligne du haut.
Ensuite, on passe à la peinture : on commence par remplir les cases de la première colonne avec les couleurs seules (dans l'ordre de la palette) en commençant par le haut, puis les cases du bas en laissant la première vide, et en gardant le même ordre. Pour chaque couleur, on va alors tâcher de mélanger une petite quantité équivalente de celle-ci avec chacune des autres, puis de remplir la case correspondante avec le mélange obtenu. Par exemple, Lùca a commencé avec le blanc (la 1ère couleur sur la ligne du bas), et l'a mélangé avec le jaune citron avant de remplir la 1ère case du haut, en face de la case jaune citron. Il était inutile de faire une case en face du blanc en haut, puisqu'on sait déjà ce qu'on obtiendra en mélangeant du blanc avec du blanc ! Il a ensuite fait un nouveau mélange blanc-gamboge, puis blanc-rouge scarlet, etc. A chaque nouvelle couleur, il y a un mélange de moins à faire, c'est pourquoi on obtient un escalier !
C'est un exercice qui paraît un peu fastidieux et qui demande de la patience, mais il peut être fait en plusieurs fois, et chaque couleur va plus vite que la précédente, ce qui fait qu'on finit plus vite qu'on croit ! Et c'est en fait très satisfaisant, car on découvre de nouvelles et très belles couleurs qu'on n'imaginait pas... En plus, le résultat final est très joli !
Vous pourrez retrouver certains de ces ateliers dans la section interventions de mon site, ainsi que dans la catégorie interventions et ateliers du blog.
Il y a aussi de grandes chances pour que mes neveux me servent à nouveau de cobayes, je mettrai donc cet article à jour avec d'autres idées d'activités à faire à l'aquarelle et avec le carnet de croquis !
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